miércoles, 7 de septiembre de 2016

El próximo Hajj, la peregrinación anual de los musulmanes a La Meca, genera una nueva disputa entre Irán y Arabia Saudita


Entre Irán y Arabia Saudita, los insultos resuenan y la presión aumenta

La guerra de palabras entre Irán y Arabia Saudita ha alcanzado su paroxismo con acusaciones recíprocas, mordaces y agresivas, a pocos días del peregrinaje musulmán a La Meca, del cual los iraníes han sido excluidos este año. En adelante, la tensión entre los dos pesos pesados de la región llegó a un punto peligroso.

El último ataque a la fecha ocurrió este miércoles 7 de septiembre y vino de parte del guía supremo iraní Ali Khamenei quien, en observaciones de una virulencia sin precedentes, calificó a la familia real saudita de “maldita y maléfica no merecedora de administrar los lugares santos” del islam.
Pronunciado delante de las familias de los 464 fieles iraníes muertos hace un año durante la gigantesca estampida de La Meca, el ataque tiene como blanco directo a la posición de Arabia Saudita sobre el plano religioso.
El martes, el jefe de la diplomacia iraní Mohammad Javad Zarif había acusado a las autoridades de Riyad de “fanatismo” en respuesta al gran muftí saudita Abdel Aziz ben al-Cheikh, que había dicho que los iraníes “no eran musulmanes” y que su “hostilidad hacia los musulmanes, más particularmente hacia los sunnitas, es antigua”.

Los peregrinos iraníes impedidos de dirigirse a La Meca

La crisis entre las dos potencias regionales se exacerbó por su incapacidad de encontrar un acuerdo sobre la participación de los iraníes en el peregrinaje que comienza el sábado 10 de septiembre en Arabia Saudita.
Teherán acusó en mayo a Riyad de sabotaje y el reino saudita juzgó inaceptables las exigencias iraníes para la participación de sus ciudadanos en el peregrinaje.
El ayatollah Khamenei hunde el clavo acusando a los dirigentes sauditas calificándolos de “locos sinvergüenzas” por haber “bloqueado el camino del Hajj a los fieles iraníes”.

“El gobierno saudita derrama la sangre”

Por su parte, el presidente Hassan Rohani fue aún más lejos este miércoles afirmando que “el problema con el gobierno saudita no se limitaba al Hajj”.
“Con los crímenes que comete en la región y su apoyo al terrorismo, el gobierno saudita derrama la sangre de los musulmanes en Irak, en Siria, en Yemen y bombardea diariamente de manera salvaje a las mujeres y niños yemenitas”, declaró el presidente Rohani.
Pidió a los países musulmanes coordinar sus acciones para “sancionar al gobierno saudita” y despejar la región del terrorismo.

Una rivalidad secular y recurrente

Estas tensiones, hoy paroxísticas, no datan de ayer. Se trata de hecho de una rivalidad religiosa y política que enfrenta a los dos países desde hace siglos. Irán es chiita, en otras palabras, Teherán considera que el poder religioso y político debería pertenecer a los descendientes directos del profeta del Islam Mahoma. Para Teherán, el poder espiritual y temporal debería volver a los descendientes de Ali. Éste era el primo del profeta pero sobretodo el esposo de la única hija del profeta, Fátima, con la cual tuvo varios niños. Entonces con el paso de los siglos los descendientes de Alí y de Fátima fueron excluidos.
Segunda observación, los actuales dirigentes sunnitas de Arabia Saudita no son descendientes directos de Alí. He aquí porqué Irán califica generalmente a los dirigentes sauditas de usurpadores.
Pero las rivalidades religiosas se duplican también, especialmente, con las rivalidades políticas. En Siria, Riyad apoya sobre todo a la rebelión islamista hostil al presidente Bachar el-Assad. El Hezbollah libanés, aliado a Irán, al contrario apoya al régimen y se bate militarmente en primera línea contra esta rebelión.
En el vecino Líbano, ahí también Riyad apoya a formaciones políticas sunnitas hostiles al Hezbollah. Por último, en Yemen, Arabia Saudita creó una coalición que lleva adelante una guerra sin fin contra los rebeldes chiitas huthis, estos últimos apoyados por Irán.

Fuente: RFI por el corresponsal en Teherán Siavosh Ghazi publicado el 07-09-2016



Entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les insultes fusent et la pression monte

La guerre des mots entre l'Iran et l'Arabie saoudite a atteint son paroxysme avec des accusations réciproques, acerbes et agressives, à quelques jours du pèlerinage musulman à La Mecque dont les Iraniens ont été exclus cette année. Désormais, la tension entre les deux poids lourds de la région est arrivée à un point dangereux.

La dernière attaque en date est venue ce mercredi 7 septembre du guide suprême iranien Ali Khamenei qui, dans des propos d'une virulence sans précédent, a qualifié la famille royale saoudienne de «maudite et maléfique ne [méritant] pas de gérer les lieux saints» de l'islam.
Prononcée devant les familles des 464 fidèles iraniens morts il y a un an lors de la gigantesque bousculade de La Mecque, l’attaque vise directement la position de l'Arabie saoudite sur le plan religieux.
Mardi, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif avait accusé les autorités de Riyad de «fanatisme» en réponse au grand mufti saoudien Abdel Aziz ben al-Cheikh, qui avait dit que les Iraniens n'étaient «pas des musulmans» et que leur «hostilité envers les musulmans, plus particulièrement envers les sunnites, est ancienne».

Les pèlerins iraniens empêchés de se rendre à La Mecque

La crise entre les deux puissances régionales s'est exacerbée avec leur incapacité de trouver un accord sur la participation des Iraniens au pèlerinage qui commence samedi 10 septembre en Arabie saoudite.
Téhéran a accusé en mai Riyad de sabotage et le royaume saoudien a jugé inacceptables les exigences iraniennes pour la participation de leurs ressortissants au pèlerinage.
L'ayatollah Khamenei enfonce le clou en accusant les dirigeants saoudiens qualifiés «d'égarés honteux» d'avoir «bloqué le chemin du Hajj aux fidèles iraniens».

«Le gouvernement saoudien verse le sang»

De son côté, le président Hassan Rohani est allé encore plus loin ce mercredi en affirmant que «le problème avec le gouvernement saoudien ne se limitait pas au Hajj».
«Avec les crimes qu'il commet dans la région et son soutien au terrorisme, le gouvernement saoudien verse le sang des musulmans en Irak, en Syrie, au Yémen et bombarde quotidiennement de manière sauvage les femmes et les enfants yéménites», a déclaré le président Rohani.
Il a appelé les pays musulmans à coordonner leurs actions pour «punir le gouvernement saoudien» et débarrasser la région du terrorisme.

Une rivalité séculaire et récurente

Ces tensions, aujourd'hui paroxystiques, ne datent pas d'hier. Il s'agit en fait d'une rivalité religieuse et politique qui oppose les deux pays depuis des siècles. L'Iran est chiite, autrement dit Téhéran considère que le pouvoir religieux et politique devrait appartenir aux descendants directs du prophète de l'islam Mohamed. Pour Téhéran, le pouvoir spirituel et temporel devrait revenir aux descendants d'Ali. Celui-ci était le cousin du prophète mais surtout l'époux de l'unique fille du prophète, Fatima, avec qui il eut plusieurs enfants. Or au cours des siècles les descendants d'Ali et de Fatima ont été écartés.
Deuxième observation, les actuels dirigeants sunnites de l'Arabie ne sont pas des descendants directs d'Ali. Voilà pourquoi l'Iran qualifie généralement les dirigeants saoudiens d'usurpateurs.
Mais les rivalités religieuses se doublent aussi, sinon surtout, de rivalités politiques. En Syrie, Riyad soutient surtout la rébellion islamiste hostile au président Bachar el-Assad. Le Hezbollah libanais, allié à l'Iran, soutient au contraire le régime et se bat les armes à la main contre cette rébellion.
Au Liban voisin, là aussi Riyad soutient des formations politiques sunnites hostiles au Hezbollah. Enfin au Yémen, l'Arabie saoudite a créé une coalition menant une guerre sans fin aux rebelles chiites houthis, soutenus eux par l'Iran.

RFI par notre correspondant à Téhéran Siavosh Ghazi publié le 07-09-2016