sábado, 13 de septiembre de 2014

Los objetores de conciencia, un dolor de cabezas para el ejército de Israel después de la operación Borde Protector contra la franja de Gaza


Los soldados de la inteligencia israelí denuncian los "abusos” contra los palestinos

Es una carta enviada por 43 oficiales y soldados de reserva israelíes a su primer ministro y a su jefe de estado-mayor. Habiendo servido en la unidad 8200, la más prestigiosa unidad de inteligencia militar israelí, decidieron no servir más, negándose a participar en los "abusos" cometidos según ellos contra los palestinos.
Esta carta, de la cual algunos extractos aparecieron en el diario de gran tirada Yediot Aharonot, es una de las más importantes expresiones de objeción de conciencia desde hace tiempo en Israel. Los 43 firmantes, hombres y mujeres, sirvieron en esta unidad, que a menudo es comparada con la Agencia de seguridad nacional norteamericana (National Security Agency, NSA). Los reservistas, pueden ser convocados en cualquier momento.
Pero estos soldados, cuyos nombres no son divulgados por el diario, no quieren más “continuar sirviendo en este sistema que atenta contra los derechos de millones de personas”, dice su carta. Ningún testimonio de estos “Refuzniks” (término que designa a los israelíes que se niegan a servir) está ligado a la guerra llevada a cabo en julio y agosto en la franja de Gaza.
En su carta, mencionan el rol fundamental en las operaciones de eliminaciones dirigidas practicadas por el ejército. Una mujer habla del error de identificación que cometió y que condujo, según ella, a la muerte de un niño. Otros se conmueven de tener que escuchar las conversaciones más íntimas de los palestinos. “Apelamos a todos los soldados que sirven actualmente en esta unidad o que van servir, a todos los ciudadanos de Israel a hacer oír sus voces contra estos abusos y actuar para ponerles fin”, dice su carta. Los 43 objetores de conciencia se exponen a penas de prisión.

Crímenes de guerra

En un informe publicado el jueves, la ONG Human Rights Watch (HRW) acusa a las fuerzas israelíes de haber cometido crímenes de guerra en el curso de la operación "Borde protector", realizada este verano en la franja de Gaza. “Tres ataques realizados por las fuerzas israelíes contra escuelas en la franja de Gaza donde personas desplazadas habían buscado refugio provocaron numerosas víctimas civiles y dañaron estos edificios en violación de las leyes de la guerra”, escribe HRW, que dice haber realizado la "primera encuesta exhaustiva” sobre estos acontecimientos.
Estos ataques, que se efectuaron el 24 y 30 de julio y el 3 de agosto, les costaron la vida a 45 personas, entre ellos 17 niños, precisa la ONG. El ejército israelí anunció el miércoles haber abierto cinco investigaciones criminales sobre las operaciones de la franja de Gaza.
La operación contra Gaza (8 julio - 26 de agosto) provocó más de 2.140 muertos palestinos, en su mayoría civiles, según los servicios médicos palestinos. De lado israelí, 67 soldados y 6 civiles fueron muertos.

Fuente: Le Monde con AFP y Reuters 12.09.2014



Des soldats du renseignement israélien dénoncent les «abus» contre les Palestiniens

C'est une lettre envoyée par 43 officiers et soldats israéliens de réserve à leur premier ministre et à leur chef d'état-major. Ayant servi dans l'unité 8200, la plus prestigieuse unité de renseignement militaire israélien, ils ont décidé de ne plus servir, refusant de participer aux «abus» commis selon eux contre les Palestiniens.
Cette lettre, dont des extraits sont parus dans le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot, est l'une des plus importantes expressions d'objection de conscience depuis longtemps en Israël. Les 43 signataires, hommes et femmes, ont servi dans cette unité, qui est souvent comparée à l'Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA). Réservistes, ils peuvent y être rappelés à tout moment.
Mais ces soldats, dont les noms ne sont pas divulgués par le journal, ne veulent plus «continuer à servir ce système qui porte atteinte aux droits de millions de personnes», dit leur lettre. Aucun témoignage de ces «Refuzniks» (terme désignant des Israéliens refusant de servir) n'est lié à la guerre menée en juillet et août dans la bande de Gaza.
Dans leur lettre, ils évoquent leur rôle capital dans les opérations d'éliminations ciblées pratiquées par l'armée. Une femme parle de l'erreur d'identification qu'elle a commise et qui a conduit selon elle à la mort d'un enfant. D'autres s'émeuvent d'avoir à écouter les conversations les plus intimes de Palestiniens. «Nous appelons tous les soldats qui servent actuellement dans cette unité ou qui vont y servir, tous les citoyens d'Israël à faire entendre leurs voix contre ces abus et agir pour y mettre un terme», dit leur lettre. Les 43 objecteurs de conscience encourent des peines de prison.

Crimes de guerre

Dans un rapport publié jeudi, l'ONG Human Rights Watch (HRW) accuse les forces israéliennes d'avoir commis des crimes de guerre au cours de l'opération « Bordure protectrice », menée cet été dans la bande de Gaza. «Trois attaques menées par les forces israéliennes contre des écoles dans la bande de Gaza où des personnes déplacées avaient cherché refuge ont fait de nombreuses victimes civiles et endommagé ces bâtiments en violation des lois de la guerre», écrit HRW, qui dit avoir mené la «première enquête approfondie» sur ces événements.
Ces attaques, qui ont eu lieu les 24 et 30 juillet et le 3 août, ont coûté la vie à 45 personnes, dont 17 enfants, précise l'ONG. L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir ouvert cinq enquêtes criminelles sur les opérations de la bande de Gaza.
L'opération contre Gaza (8 juillet-26 août) a fait plus de 2 140 morts Palestiniens, en majorité des civils, selon les secours palestiniens. Côté israélien, 67 soldats et 6 civils ont été tués.

Le Monde avec AFP et Reuters 12.09.2014